FIJ 2018 ep03 : Des créateurs un Paradis et des Gangsters

Continuons notre plongée dans l'univers de la création ludique au FIJ 2018 mais cette fois d'un autre point de vue. Olivier et Christophe vont vivre une expérience tout autre que celle de Tangi et Camille. Leur proto est prêt de puis un long moment, des 100aines de parties jouées, l'illustratrice fini son travail et c'est dans le stand 04.24 qu'il vous accueilleront et vous présenteront Gangster Paradise qui sera en pleine campagne de financement participatif.

Bonjour Olivier, Bonjour Christophe, avant toutes choses, pouvez-vous vous présenter rapidement à nos lecteurs?

Olivier : Bonjour, pour me présenter rapidement, je peux dire que je suis issu d’une formation en management et que j’ai exercé pendant plusieurs années pour une PME qui travaille dans le web et le marketing. Nous nous connaissons depuis plus de 15 ans Christophe et moi, et nous sommes avant tout, 2 amis passionnés par le jeu de société moderne.

Christophe : Bonjour, alors pour ma part j’ai longtemps été facteur, puis j’ai démarré une reconversion dans la comptabilité. J’ai obtenu ma licence et j’ai ensuite travaillé pour la Chambre Régionale de Commerce d’Occitanie. J’ai aujourd’hui deux magnifiques filles de 6 ans et de 3 mois.

Et maintenant, parlons de Gangster Paradise, pouvez-vous nous décrire ce jeu, son univers (même si le titre est relativement explicite) et sa mécanique?

O : Gangster Paradise est un jeu issu d’un postulat de départ clair à nos yeux. Nous voulions faire un jeu à la mécanique simple mais très fortement axé sur la négociation entre les joueurs. C’est le cœur du jeu! Nous voulions une interaction puissante entre les joueurs à la table matérialisée entre autre, par la discussion omniprésente entre chacun des participants.

C : Oui, et c’est pourquoi les ressources de chaque joueurs sont visibles par tous, afin d’avoir une vision totale sur l’état du « marché ». On y a ajouté un mécanisme de recrutement et de promotion des personnages ainsi qu’une dose de fourberie pour pimenter le tout. Quant au thème, il s’agit des mafias du monde entier et nous avons préféré nommer le jeu par le mot « Gangster » pour éviter la trop forte connotation du mot « mafia » avec l’Italie.

Maintenant, parlons de votre aventure car elle est bien différente de celle de Camille et Tangi. Vous allez donc à Cannes présenter un prototype mais dans un stand officiel (04.24) dans le but de faire tester votre avant un financement participatif, c’est bien ça?

O : Plus le développement du jeu avançait, et plus nous avons ressenti l’envie de garder la main sur les aspects éditoriaux (graphisme, matériel, etc…). A cette envie, est venu s’ajouter un contexte commun favorable. Après une (courte…) hésitation, nous avons décidé de sauter le pas et d’investir nos économies dans la création de Lud’act, une toute nouvelle maison d’édition... la nôtre!

C : Nous sommes depuis plusieurs semaines, à temps plein sur le jeu tous les deux, ce qui nous permet d’avancer assez rapidement. Mais nous avons un frein majeur, le nerf de la guerre, l’argent! C’est pourquoi, nous avons décidé de lancer une campagne de financement participatif, qui débutera fin février juste avant l’ouverture du FIJ, afin de permettre à ceux qui croiront en notre projet, de nous aider à lancer une production un minimum rentable. Nous nous rendons à Cannes, plus pour présenter le jeu et notre projet que pour le faire tester.

Alors J’ai plusieurs sous question par rapport à ça.

D’abord, depuis combien de temps tourne votre prototype? Je suppose que le jeu est très mature pour que vous investissiez dans un stand officiel plutôt que de choisir une « simple » présence au off.

O : Voilà un an désormais que nous avons débuté la phase de test. Des centaines de parties ont été jouées, des dizaines d’améliorations apportées mais depuis la fin de l’été 2017, Ganster Paradise semble avoir trouvé son équilibre. On connait désormais bien ses forces et ses faiblesses, car ce jeu reste un parti pris. Mais ceci dit, après autant de parties, on prend toujours autant de plaisir à y jouer!

C : Nous nous sommes dit que nous ne nous présenterions pas au off, car puisque nous avons décidé de devenir éditeur, notre place était plus à tenir un stand, c’est aussi une question de cohérence et du respect des autres auteurs. Ce sera notre premier Cannes, personne ne nous a jamais vu et nous y allons pour nous faire connaitre de la communauté ludique, à pas feutré, avec humilité, mais sans nous excuser non plus d’être là car nous croyons en ce jeu.

Du fait de cette présentation dans un stand officiel, on parle plus de faire connaitre votre jeu que de le faire tester? Pour reformuler, vous vous attendez à des modifications du jeu?

O : Nous restons naturellement ouvert à toute remarque qui pourrait nous être faite même si les règles ne subiront clairement pas de modifications significatives.

C : Oui, la phase de test est derrière nous désormais, l’idée est plus de le faire découvrir au grand public.

Allez-vous avoir un matériel type final (avec les illustrations de Melissa, on en reparlera)?

O : Les illustrations seront pratiquement toutes terminées et nous comptons arriver au FIJ avec un graphisme proche d’être définitif. Cela nous permettra de tester la clarté du visuel et la capacité d’immersion du jeu. Il y aura sans aucun doute des retouches à faire après le bilan du salon.

C : Côté matériel, on s’attache à présenter un prototype le plus propre possible, imprimé en tous cas. Mais il sera sans aucun doute assez différent du rendu final. Nous sommes en contact assez avancé avec plusieurs fabricants concernant ce sujet.

Prévoyez-vous un petit goody pour que les visiteurs se rappellent du jeu ou le budget communication est entièrement passé dans le stand?

O : Nous avons beaucoup investi déjà pour le stand, l’hébergement et le transport. Mais peut-être qu’on offrira nos déguisements le dernier jour!

C : Pour une jeune structure comme nous, c’est compliqué au démarrage mais on saura se rattraper par la suite! Et la campagne Kickstarter réservera quand même quelques surprises!

Revenons aux illustrations : en général, les prototypes se font et ensuite on trouve l’illustrateur pour le jeu. Ça a été la même chose pour vous?

O : Oui, surtout qu’aucun de nous deux n’était capable d’effectuer un tel travail d’illustration. Le jeu a beaucoup tourné avec un proto dessiné sous paint, découpé et collé par nos soins.

C : Dès l’automne, on a commencé à travailler avec Mélissa, car, étant joueurs nous-même, on connait l’importance de cet aspect. Aujourd’hui, je ne vous cache que nous sommes très impatients d’avoir le nouveau proto avec les illustrations entre les mains et surtout de jouer avec!

Et quant aux rendus de Melissa, on voit vraiment un fort travail du réalisme. En général, c’est signe d’un jeu sérieux avec de la profondeur. C’était votre demande ou son interprétation des besoins du jeu après avoir reçu des explications sur le jeu ou même joué quelques parties?

O : Sur le style, c’est une réflexion générale à 3. On voulait essayer de faire quelque chose d’un peu différent. Le côté sérieux est plus imposé par le thème et la qualité d’immersion qu’on voulait y mettre. La colorisation donne quant à lui le côté fun, ça reste un jeu, donc du plaisir!

C : On a imposé à Mélissa pas mal de contraintes, notamment éditoriales (Pictogrammes, emplacements, etc…), mais une fois le style défini, on a voulu lui laisser une bonne dose de liberté en ce qui concerne la création. Pour notre plus grand bonheur, je dois dire!

Avant de vous laisser pour cette fois et de vous dire qu’on se retrouvera dans quelques semaines pour suivre votre aventure, une dernière question : Comment préparez-vous le festival?

O : On finalise le graphisme avec Mélissa, on rédige quelques outils de communication pour nous faire mieux connaitre et on prépare une belle animation avec nos 2 complices qui nous accompagneront sur le stand. Nous allons au FIJ dans l’optique de nous amuser avec les gens avant tout, ça va être fun!

C : Nous préparons aussi très fortement la campagne Kickstarter, pour être fin prêt le jour J, et pouvoir profiter pleinement de ce moment avec tout le monde. On a vraiment hâte d’y être!

Merci messieurs, bon courage, bonne préparation et on se reparle bien vite pour suivre vos avancées!